Affronter ses pires peurs… sur un coup de tête !

Après 20 mois en Suède à fuir le régime Covid et 5 d’allers-retours douloureux entre Stockholm et la campagne où j’essayais de vivre une vie qui n’étais pas la mienne, j’ai craqué. En moins de 24h j’ai surmonté ma peur des masques, des airs et j’en passe…

Mon chariot, entièrement relooké à mon arrivée en Espagne

Comme dans un rêve – ou cauchemar –  je me suis envolée. En quelques secondes le sol s’est dérobé sous mes pieds et ma Suède sécuritaire a disparue.

Certes, cette peur panique d’être dans les airs ne m’a pas épargnée. Ni celle du masque, que je n’ai jamais monté plus haut que mes lèvres. Mais j’avais d’autres préoccupations. A côté de moi, un argentin essayait de me faire la conversation en suédois, avant de me laisser à mes angoisses et de se tourner vers la jeune femme côté hublot.

Passage par me Genève natale, après près de deux ans d’absence

Sans doute le mois le plus étrange de ces quinze dernières années. Je vivais là mon tout premier « retour » d’un mois dans la maison où j’ai grandi jusqu’à mes dix-sept ans. J’étais dans une sorte de brouillard mental, incapable de comprendre ce qui m’arrivait et ce que l’avenir me réservait. Je me demandais parfois si j’étais vraiment revenue ou si j’allais me réveiller ailleurs…

Genève, dans le parc des Bastions

Bien que ma décision précipitée de quitter mon pays d’adoption n’avait rien à voir avec un quelconque espoir de voir la fin de cette période de pandémie arrivée, j’ai eu la surprise de voir les masques tomber quelques semaines après mon arrivée à Genève. J’avais déjà prévu de me renvoler vers l’Andalusie, craignant de passer trop de temps dans ma ville natale et de le ressentir comme un retour plutôt qu’une visite.

De la Scandinavie à l’Andalousie

Prendre l’avion du nord au sud – au début du printemps de surcroît – n’avait pourtant aucun sens, moi qui ne me déplaçait que par étapes, de pays en pays, et qui à la base souhaitait migrer en fonction des saisons. Mais au point où j’en étais, je ne pensais qu’à une chose, fuir le plus loin possible de la Suède. J’ai donc opté pour la région aux hiver les plus doux d’Europe, à près de 4’000 kilomètres de Stockholm. Je voulais simplement recommencer à zéro quelque part où je ne connaissais rien ni personne, en espérant que l’inconnu et le changement drastique de décors m’aideraient à guérir, aussi bien mentalement que physiquement. J’étais alors bien naïve, pensant que mes problèmes allaient rester au nord, bien loin de cette Méditerranée dont j’avais tant rêvé…

La naïveté des premiers jours illustrée…

Alors que le thermomètre n’était pas descendu en dessous de vingt-et-un degrés et que personne n’avait vu une goutte de pluie depuis près d’un an, il semblerait que ma présence ait amené des phénomènes inattendus au sud de l’Espagne : des pluies diluviennes ont commencées à s’abattre sur la région quelques jours après mon arrivée, et une des plus violente tempête de sable jamais vue est venue ternir la blancheur des maisons andalouses. Si les autres années ce phénomène nommé Calima amenait quelques traces sablonneuse ici et là, cette fois le fond des piscines disparaissait sous une couche marron peu flatteuse. Un drôle de ciel orangé s’était installé sur une bonne partie du pays, et les smartphone indiquaient une qualité de l’air hazardeuse pendant plusieurs semaines.

La tempête de sable Calima depuis Benalmadena (photo sans filtre).

Pourtant, entre deux averses, j’ai tout de même réussi à peindre sur la facade d’un bar, juste après avoir réalisé un pan de mur intérieur chez une très sympathique Marseillaise vivant à deux pas du studio que j’avais loué avec vue sur mer. Une de ces amies m’a ensuite proposé de loger seule dans une villa d’où j’avais à nouveau vue sur l’océan, en échange de deux peintures.

Ce deuxième mois en Espagne aurait pu avoir des airs de compte de fée si la piscine n’avait pas été transformée en bain de boue et si ma solitude n’avait pas fait ressurgir mes démons de ces derniers mois. Même quand le soleil est revenu, j’ai dû me rendre à l’évidence : il ne suffisait pas d’une plage de sable et de températures estivales pour palier au mal-être. J’allais aussi réaliser que la mer n’était pas pour moi, et que la costa del sol avait bien peu à m’apporter…

Facebook

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.